Sortie botanique au lac du Roy au Praz-de-Lys, commune de Taninges
7 juillet 2018
Animée par Denis Jordan et co-organisée par les associations La Brouette et le Panier et l’Arbre
Ceibo, nous avons découvert plusieurs milieux écologiques de l’étage subalpin, pelouses, sèches,
zone humide, zone d’éboulis… avec un groupe très motivé d’environ 35 personnes.
L’étage subalpin se situe entre environ 1500 et 2100 m. d’altitude ; au fil de la marche, nous
découvrons ces différents milieux avec quelques plantes caractéristiques.
Arbustes : Aulne vert, Alnus alnobetula, qui donne son nom à bien des lieux dans la région, Vernaz, La
Verne etc ; sorbier blanc (Sorbus aria).
Plantes des pelouses sèches de l’étage subalpin (en fonction des sols et de l’exposition)
Rhododendron, myrtille et nard (Nardus stricta, graminée/poaceae) affectionnent les sols siliceux ou
acidifiés ainsi que l’arnica (Arnica montana) : feuilles basales opposées. Grande médicinale en usage
externe, en alcoolature pour les coups ou en macérat huileux, utilisée comme huile de massage.
Sols très acides : rhododendron et campanule barbue, Campanula barbata, présentes dans les
pelouses acides de l’étage subalpin (avec des myrtilles)
Crépide doré (Crepis aurea), millepertuis maculé (Hypericum maculatum) avec sa tige quadrangulaire
à la différence d’Hypericum perforatum avec sa tige à deux lignes saillantes. On appelle ces détails
des « clés de reconnaissance » qui permettent d’identifier à coup sûr de quelle plante il s’agit. C’est
l’Hypericum perforatum qui est connu pour ses propriétés médicinales, différentes selon sa forme
galénique, apaisante des brûlures légères et coups de soleil en macérat huileux, pour l’inflammation
des trajets nerveux en homéopathie et, en tisane, teinture ou extraits, comme antidépresseur.
Attention aux risques d’interactions médicamenteuses et, en usage externe, à la photosensibilisation.
Plusieurs apiacées (ombellifère) : dont une rare en Haute-Savoie et spécifique à ce département en
France, Peucedanum austriacum ainsi que du cumin de Vosges, Carum carvi ; le laser à feuilles larges,
Laserpitium latifolium qui est xérophile et thermophile (qui affectionne les milieux pauvres en eau et
chauds) ; Anthriscus sylvestris, cerfeuil sauvage ; Chaerophyllum aureum, cerfeuil doré à la tige
parfois maculée de rouge, témoin des sols azotés… seul le cumin des Vosges est comestible !
Prudence avec l’identification des Apiacées !
Gentiana lutea, la gentiane jaune, plante robuste d’un mètre de hauteur environ dont la racine est
célèbre pour ses vertus apéritives, ce qu’on appelle dans le jargon un « tonique amer » qui ouvre
l’appétit et détoxifie à la fois l’organisme. Ses feuilles sont opposées, elles ressemblent à celles de
Veratrum album, le vérâtre blanc, plante toxique présente dans le même milieu, aux sols piétinés par
le bétail et dont les feuilles sont alternes, utilisée en homéopathie dans les vertiges, syncopes, sueurs
froides et diarrhées.
4 espèces de gentianes observées au cours de la journée : la gentiane jaune, la gentiane de Bavière
Gentiana bavarica à fleurs à 5 pétales bleu vif, la gentiane pourpre Gentiana purpurea et la gentiane
acaule (sans tige) Gentiana acaulis et une plante de la même famille, la Swertia perennis, rare et
protégée en Rône-Alpes.
Epiaire des Alpes, Stachys alpina, également xérophile et thermophile.
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Orobanche du gaillet Orobanche caryophyllacea, ces plantes sans chlorophylle qui vivent aux
dépends d’une autre espèce (plante parasite).
Sainfoin des montagnes Onobrychis vicifolia subsp. montana de la famille des Fabacées : également
caractéristique des pelouses dites basophiles (riches en calcium) des Alpes
Carduus defloratus, le chardon décapité, astéracée proche de Carduus marianus, grande plante
régénératrice du foie dont les graines oléagineuses sont utilisées en teinture ou en extraits.
Linum catharticum lin purgatif
Epilobes : Epilobium montanum, l’épilobe de montagne espèce fréquente à basse altitude en
montagne et Epilobium spicatum, l’épilobe à feuille étroite, distribuée dans quasi toutes les régions
de France. Cette dernière ainsi qu’Epilobium parviflorum sont connues pour leur effet bénéfique sur
l’hypertrophie bénigne de la prostate.
5 espèces de campanules, campanule agglomérée Campanula glomerata de la famille des
campanulacées, présente vers 1700 m. d’altitude, campanule barbue, campanule de Scheuchzer,
campanume naine…
Polygale à feuille de serpolet, Polygala serpyllifolia, affectionne les pelouses siliceuses, l’étymologie
de « gala », « lait » renseigne sur ses usages comme plante fourragère qui augmente la production de
lait des femelles allaitantes.
Soldanelle, Soldanella alpina
4 espèces de plantain : Plantago major à grandes feuilles, Plantago lanceolata à feuilles lancéolées,
plantain des Alpes, Plantago alpina, et plantain noirâtre, Plantago atrata.
Trolle des montagnes ou boule d’or Trollius europaeus, de la famille des renonculacées et renoncule
à feuille d’aconit, Ranunculus aconitifolius
Espèces d’orchidées : orchis moucheté Dactylorhiza maculata, orchis vanille Gymnadenia rhellicani,
orchis du mois de mai Dactylorhiza majalis…
Plantes des zones humides
Une vingtaine d’espèces de Potamots, présentes en Haute-Savoie, toutes se développant dans les
lacs, étangs ou mares.
Trèfle d’eau ou ményanthe, Menyanthes trifoliata ; Caltha palustris, populage des marais ; potentille
des marais, venue du nord de l’Europe à l’époque glaciaire ; gaillet des marais, Galium palustre ;
Valériane des marais, Valeriana dioica car les fleurs mâles et femelles sont sur des pieds séparés,
beaucoup plus petite que l’officinale, sédative et apaisante ; Equisetum palustre, la prêle des marais,
toxique, qui vit les pieds dans l’eau ; Veronica beccabunga, véronique des marais ou cresson de
cheval et véronique à feuille de serpolet, Veronica serpyllifolia, la véronique à feuille de serpolet, très
commune ; gnaphale de Norvège, Gnaphalium norvegicum ; cardamine amère Cardamine amara ou
cresson amer qui pousse aussi les pieds dans l’eau ; Cerastium fontanum céraiste des fontaines,
caryophyllacée courante
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Plantes des tourbières (eau stagnante, milieu asphyxié) : carex = laiches 16 espèces environ
recensées tout au long de notre tour du lac du Roy. Les laiches contribuent à la fermeture des lacs
d’altitude. Parmi les espèces présentes, nous trouvons : Carex rostrata, Carex echinata, Carex flava,
Carex diandra, Carex davallania, Carex leporina, Carex nigra ou laiche vulgaire, caractéristique des
marais acides d’altitude…
2 espèces de linaigrettes, toutes deux à plusieurs pompons, et la linaigrette à feuilles étroites,
Eriophorum angustifolium et celle à larges feuilles, Eriophorum latifolium, la première inféodée aux
bas marais acides, la seconde aux bas marais alcalins.
Une plante carnivore, la grassette des Alpes Pinguicula alpina, qui piège les insectes avec une
substance collante
Ciboulette, Allium schoenoprasum ; potentille dressée Potentilla erecta de la famille des rosacées aux
propriétés astringentes (qui resserrent les tissus) et est utile en cas de diarrhées et d’hémorragies ;
bartsie des Alpes Bartsia alpina de la famille des orobanches, nommée par Linné en l’honneur d’un
de ses amis mort en Amérique du Sud
Plantes des rochers
Globulaire à feuille en cœur Globularia cordifolia affectionne les rochers des zones de montagne
calcaires.